Les cordistes de la société beauvaisienne Asap travaillent sur des chantiers d’accès difficile.

« Oh regardez, on dirait Spiderman !  » Au pied de la tour Jeanne-Hachette, quartier Saint-Jean, les enfants ont l’impression d’être dans un film. Au-dessus de leur tête, deux cordistes partent à l’ascension d’un immeuble de 35mètres de haut. Leur super-pouvoir : se frayer un chemin pour exécuter des travaux en hauteur.Les deux hommes travaillent pour Asap, une société nouvellement installée à Beauvais qui fait travailler huit salariés. Mickaël, technicien, est le plus expérimenté des deux : «  J’adore l’adrénaline liée à ce métier. Il faut toujours se creuser la tête pour trouver une solution à ces accès difficiles. Il faut être polyvalent. »

Une fois les pieds bien appuyés contre le mur, ces employés du bâtiment, qui portent cinq kilos d’outils et de mousquetons autour de leur taille, réalisent tous types de travaux : « Cela va de la maçonnerie à la peinture, en passant par la couverture, décrit le dirigeant Jean-Luc Duwicquet. On peut également proposer de poser des pics anti-pigeons ou de réaliser des diagnostics de bâtiment. »

Ce jour-là, Michaël et Lionel sont chargés de neutraliser des infiltrations, avec la pose de profilés en aluminium sur une des tours de Saint-Jean. «  C’est sûr qu’il ne faut pas avoir le vertige pour se lancer dans ce métier. Tout est ensuite une question d’anticipation. Une fois sur la corde, il faut avoir tout le nécessaire à portée de main  », indique Sandra Lambert, responsable de production chez Asap.

« Les habitants ont peur pour notre sécurité »

Ce terrain de jeu apporte son lot de surprises. Lors d’une précédente mission, Lionel a eu la chance de travailler de nuit sur la Tour Eiffel, sur le câblage des ascenseurs, «  une vue sublime  ». Le nez aux fenêtres malgré eux, ces artisans assistent parfois à des spectacles cocasses, comme des locataires se promenant dans le plus simple appareil. «  Pourtant ce n’est pas faute de prévenir ! Les syndics signalent toujours nos interventions par un mot dans les parties communes », rappelle-t-on chez Asap.

Avec ces voisins d’un jour, la glace se brise facilement. «  Souvent, on nous offre un café, ils sont très inquiets pour notre sécurité  », commente Michaël.

Titulaire d’un certificat de qualification professionnel (après une formation du bâtiment ou d’alpiniste), le cordiste intervient sur des chantiers hors d’atteintes des nacelles et des échafaudages. Leur intervention est très encadrée. Les cordistes travaillent toujours en binôme, ils ont une corde de travail et une autre de sécurité, accrochées à différents ancrages, qu’ils soient naturels ou artificiels. «  On a également un stop chute, plus connu sous le nom d’Asap chez les alpinistes. D’où le nom de notre société  », indique Jean-Luc Duwicquet.

Comme tout travail en extérieur, ces hommes sont dépendants des conditions climatiques. Seules des tempêtes et de fortes rafales de vents clouent les cordistes au sol.

 

Source: Courrier Picard